Lettre écrite au moment où des efants, des femmes et des hommes étaient sounis à la barbarie totalitaire
- En ces jours où comme il y a 68 ans retenons les mots et le courage de Monseigneur Saliège et portons nos efforts afin que la dignité humaine ne soit plus jamais bafoués
Jules-Géraud Saliège, né à (Cantal) au lieu-dit Crouzit Haut le 24 février 1870 et mort à Toulouse le novembre 1956 est un homme d'Église, évêque, puis archevêque de Toulouse et cardinal, particulièrement connu pour ses prises de position pendant l'Occupation , où il dénonça les déportations de Juifs, le STO ou les exactions nazies. Sans avoir jamais rejoint la Résistance proprement dite, il fut reconnu « compagnon de la Libération » par le général de Gaulle . Il a reçu la distinction de « Juste parmi les nations ».
Sa devise : « À l'ombre de la Croix. »
Le 23 août 1942 , il ordonne la lecture dans toutes les paroisses de son diocèse d'une lettre pastorale intitulée Et clamor Jerusalem ascendit.
Mes très chers Frères,
Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur ayez pitié de nous.
Notre-Dame, priez pour la France.
Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes.
Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.
France, patrie bien aimée France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine. France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.
Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Jules-Géraud Saliège
Archevêque de Toulouse 13 août 1942
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